Le tablier
Le tablier de ma grand-mère était un peu comme le sac de Mary Poppins. On pouvait y trouver des pinces à linges, des tomates du jardin, des feuilles mortes ramassées dans une jardinière.
Il était le couteau suisse du ménage. Il servait à s’essuyer les mains ou bien une table mais aussi à sécher les larmes d’un enfant.
Ma grand-mère le nouait machinalement autour de sa taille le matin et ne l’enlevait que pour sortir en ville. Il protégeait ses vêtements mais il faisait beaucoup plus.
Ce tablier n’était pas très hygiénique, ni certifié CE mais il avait une odeur incomparable de terre, de savon et de cuisine qui me rappelle un temps révolu.
Lorsque je fais mes courses à pieds au lieu de prendre la voiture, ou bien lorsque je vais chez l’épicier au lieu du supermarché, cela me rappelle aussi un temps révolu.
Le tablier-macgyver de ma grand-mère, mes courses à pieds sont autant de retours en arrière qui me connectent avec qui je suis.
Et vous ? Quelle chose simple avez-vous envie de faire revivre ?
Il croit en moi
Quand nous faisons de l’escalade avec mon époux et regardons le degré de difficulté d’une voie – qui à mon goût est trop difficile – il lui arrive de dire : chérie tu es tout à fait capable de la sortir celle-là.
Accrochée à la paroi sur le point d’abandonner, ses mots me reviennent alors et je me dis « Mon mari a dit que j’en étais capable !!! » Alors je me rebiffe et reprends confiance pour faire le pas délicat.
Avoir quelqu’un qui croit en nous est essentiel. Une grand-mère qui nous soutient inconditionnellement, ou simplement un ami, un grand frère. Peu importe. Moi, j’ai la chance que cela soit mon mari.
Et vous? Qui croit en vous et fera en sorte que vos projets de la rentrée avancent ?
« Gone fishing »
Les pourvoiries* du Canada permettent de s’échapper du bruit des grandes villes pour se ressourcer au bord d’un lac.
Pas de téléphonie, pas d’internet. On est alors forcé d’apprécier ce qui se présente à nous. Des arbres à perte de vue, des cris d’oiseaux et des nuages qui se prélassent sur une toile bleu acier, le soleil sur la peau.
Peu à peu le stress tombe et ne rien faire n’est plus l’inaction mais le choix d’apprécier ce qui est autour de moi. Là, maintenant.
Et si nous mettions de temps à autre un panneau « Gone fishing »** sur notre porte, pour que « ne rien faire » soit le choix « d’apprécier le moment présent » ?
Une recette infaillible pour faire durer les effets bénéfiques de nos vacances !
*Comme le concept de la pourvoirie n’est pas connu chez nous, voici la définition : un pourvoyeur loue pendant 99 ans un terrain dans une forêt, généralement avec un lac, où il pourvoie des chalets et autres services récréatifs aux clients.
** parti(e) pêcher
L’intention
Un spectacle couronne chaque année notre cours de claquettes. Fière de mon exploit je montre la vidéo à un ami. Son commentaire: pourquoi vous faites tous la tête ?!?
Vexée, je regarde à nouveau la vidéo et constate qu’il a raison. Nous étions tellement concentrés sur nos pas que nous en avions oublié de sourire !
Lors de la fête du club, j’ai eu une deuxième chance de danser devant un public. Mais cette fois-ci j’étais prévenue. Je souriais d’une oreille à l’autre et surtout je poussais des cris afin de faire sourire les autres. La magie a opéré : techniquement, nous étions moins performantes. A l’applaudimètre ? – Inégalés !
Et voici ce que j’en ai retiré. La première fois, j’y suis allée avec l’intention de faire ces foutus pas et enchainements parfaitement.
La deuxième fois, j’y suis allée pour m’éclater. Et pour montrer à l’assemblée que nous nous amusons « grave » aux claquettes. C’est mon intention qui a changé ma perception, ma performance et surtout mon impact sur les autres.
Et vous ? – Avec quelle intention allez vous faire les choses cette rentrée ?
PS : Si vous êtes en Seine et Marne et avez envie de vous amuser aux claquettes, c’est par ici.