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A nos différences

12 Juin 2021

Il paraît que « ceux qui se ressemblent s’assemblent » mais qu’en est-il des aimants ?

Il n’est pas rare de voir nos enfants se lier d’amitiés avec des personnes différentes d’eux. Dans la plupart des groupes, il y a le casse-cou, le créatif et celui qui a toujours un goûter dans son sac pour tout le monde.

Il semble que sur les bancs de la fac, les groupes deviennent plus homogènes. Nous faisons les mêmes études et pour aller plus vite nous travaillons avec quelqu’un qui fonctionne comme nous. Ensuite, nous pratiquons un métier déjà codifié et lorsqu’il s’agit d’entreprises multinationales , nous intégrons une armée de collaborateurs attelés aux mêmes tâches.

Vivre avec une personne très différente est un peu un défi. L’autre ne pense pas et n’agit pas comme nous. Souvent, il nous exaspère mais si nous accueillons ses différences, il peut nous faire voir ce qui nous est habituellement invisible.

Si nous avons l’humilité de nous laisser inspirer par une personne différente, un nouveau monde s’ouvre à nous et nous rend plus riche.

PS. Cette bulle vibre aussi sur les ondes de YouTube. C’est par ici

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Gundula Welti

Comments

  1. Patrick Bourg Says: juin 16, 2021 at 10:50

    à nos ressemblances de différences (cf. Claude Levi Strauss)
    Il y a les ressemblances visibles, conscientes mais il y a les ressemblances inconscientes c’est à dire celles dont nous ne faisons pas le lien alors même que nous en avons les éléments sous les yeux.
    Certes « ceux qui se ressemblent s’assemblent »: à chaque fois que j’ai demandé à mes analysants ce qu’était pour eux l’amour j’ai eu sensiblement la même réponse: on a les mêmes… goûts, centre d’intérêts, vision de la vie, objectifs, etc. Les amoures sont souvent homogènes, homothétiques, homologues… bref, homo !
    Mais on oublie que c’est aussi souvent vrai pour les conflits et le contraire de l’amour: la haine.
    « Je suis persuadé que les autres ne sont pas seulement le lieu où on s’aime soi-même, mais aussi celui où l’on se déteste » Lichtenberg (1742-1799)
    Le lien entre les deux s’appelle tout simplement la projection, notre rapport au monde, aux autres (y compris à nous même, à l’autre en nous c’est à dire notre inconscient) est projectif… aussi bien dans l’amour que dans la haine:
    « Où que nous portions le regard, nous ne voyons que nous mêmes »: j’aime chez les autres les qualités que je pense avoir ou que j’aimerais avoir, je déteste chez les autres la structure de mes propres défauts que je refuse de voir: « ce qui est refoulé en moi, me fait retour de l’extérieur sous sa forme inversée ».
    « Vivre avec une personne très différente est un peu un défi. L’autre ne pense pas et n’agit pas comme nous. Souvent, il nous exaspère mais si nous accueillons ses différences, il peut nous faire voir ce qui nous est habituellement invisible »: en fait, souvent quand nous croyons accueillir ses différences, nous accueillons des ressemblances structurelles mais qui se figurent sous une façon où nous ne reconnaissons pas notre propre structure.
    Ainsi les figures, en apparence opposées « quant aux effets », du pessimisme et de l’optimisme mais qui présentent la structure commune de la certitude. Cette certitude se conjugue et et se diffracte en deux figures distinctes visuellement: certitude que ça va aller mal pour le pessimiste et certitude que ça va aller bien pour l’optimiste: la nature et la structure de la certitude y est commune. Donc pour que ce propos «  il peut nous faire voir ce qui nous est habituellement invisible » soit vrai il faut que je pense à me chercher dans mes conflits et mes oppositions et pas simplement dans mes amoures et adhésions.

    « Si nous avons l’humilité de nous laisser inspirer par une personne différente, un nouveau monde s’ouvre à nous et nous rend plus riche.  
    Différemment vôtre »: on ne peut qu’être d’accord mais de ce qui précède, il faut apprendre à distinguer de vraies différences structurelles de « nature », des fausses différences « quant aux effets ». Et l’expérience montre que nous accueillons peu de vraies différences.
    Pire, souvent quand nous poussons la chansonnette de la différence et diversité culturelle (ce que j’approuve), je pousse souvent devant moi mon propre égocentrisme sous la figure de cette différence fondamentale (qui n’est autre que moi !)… qui alors me sert à nier la communauté d’appartenance que j’ai avec l’autre. Le drame est que cette pseudo différence va servir à alimenter une lutte communautariste: la différence pour fustiger celui qui n’est pas comme moi ou ma communauté:
    «si l’on peut définir un noyau dur de l’imaginaire raciste, c’est la hantise du mélange, cette peur panique de l’indifférenciation qui se retraduit en exaltation de la différence… déplacement de la «race» vers la «culture»… il faut considérer le racisme comme un effet et non plus comme une cause» Michel Serres.

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