Parfait, c’est ennuyeux !
Lors d’un dîner un ami nous dit que les fruits, légumes ou autres viandes trop calibrés sont lassants. Il soutient que ce sont les imperfections qui lui plaisent, qui l’attirent, comme la tomate tordue ou la carotte vrillée.
Pour rigoler, je lui réponds que cela doit être la raison pour laquelle mon mari m’aime – à cause de mes imperfections !
Mais n’est-ce pas exactement là où se situe notre différence ? Et si nos imperfections étaient ce qui nous différencie le mieux ? Ces « chantiers » sur lesquels nous sommes en train de travailler. Ces pistes d’amélioration. Ces défis à relever ?
D’ailleurs pourrait-on aimer un être « parfait » ? – Aucune surprise. La vie et les rencontres ne seraient-elles pas franchement fades ?
Je revendique : je suis imparfaite – et fière de l’être. Et vous ?
Au hasard
Lors d’un séminaire, je suis à côté de quelqu’un qui, à première vue, ne m’intéresse pas. Je condamne donc intérieurement le hasard de m’avoir placée sur cette chaise. Au bout d’environ 10 minutes de conversation je me rends compte que mon voisin est adorable, qu’il a plein de bonnes idées et qu’il déborde d’énergie et de bon sens.
Je lui dis que le hasard fait bien les choses de m’avoir placée à côté de lui et qu’il m’inspire beaucoup. Il me répond : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des RDV ! »
Mais avant qu’il y ait RDV, ne faut-il pas qu’il y ait une invitation ? Certainement, mais encore faut-il que je l’entende !
J’aurais très bien pu rester sur ma première impression, me tourner vers mon autre voisine et papoter avec elle. Facile. Mais je me suis demandée pourquoi cet homme était là.
Vu sous cet angle, toutes les rencontres, mêmes les plus improbables, deviennent des opportunités de bousculer mes aprioris, d’apprendre, de me laisser inspirer.
Quelles invitations avez-vous envie de transformer en RDV ?
La pluie
Mon mari nous avertit : « on va se faire saucer ! – Ils prévoient un orage à 21 heures ! » Mais les jeunes et moi avons trop envie d’une glace. Nous voilà partis au centre-ville à pied.
Glace à la main nous sortons de chez le glacier et les cieux commencent à se déchaîner ! Les jeunes partent en courant mais mon mari et moi préférons nous réfugier sur les marches de l’entrée d’une maison.
Blottis l’un contre l’autre, nous regardons la pluie tomber, les touristes trempés courir tongs à la main et les bébés ouvrir la bouche pour attraper quelques gouttes de pluie !
Au lieu de râler et de dire » je te l’avais dit » nous profitons de ce moment de complicité. Personne n’accuse personne. Personne n’a besoin de se défendre.
En repensant à cette scène, j’ai l’impression que c’était un de ces moments magiques où le temps ne joue aucun rôle. La pluie était une donnée et nous avons fait avec, au lieu de la combattre.
Quand avez-vous essayé la dernière fois de vous battre contre une donnée au lieu de l’accepter pour profiter autrement du moment ?
Les 3 passoires de Socrate
Quelqu’un vient un jour trouver le grand philosophe et lui dit :
« Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ?
– Un instant, répondit Socrate. Avant que tu me racontes, j’aimerais te faire passer un test. Celui des 3 passoires. Avant de me raconter toutes sortes de choses sur les autres, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l’on aimerait dire. C’est ce que j’appelle le test des 3 passoires. La première passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?
– Non, j’en ai simplement entendu parler…
– Très bien, tu ne sais donc pas si c’est la vérité. Essayons une deuxième passoire, celle de la bonté. Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?
– Ah non ! Au contraire.
– Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es même pas certain si elles sont vraies. Il reste une passoire, celle de l’utilité.
– Est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?
– Non, pas vraiment.
Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ? »
Et vous ? Utilisez-vous les trois passoires de Socrate ?
Count your blessings*
Cet été nous avons parcouru le Québec en long et en large. Au bout de deux semaines, j’ai fait remarquer aux autres que nous avions toujours eu du beau temps pour les activités en plein air. Mon mari a ajouté que nous n’avions pas été coincés dans les bouchons non plus. Fiston a renchéri qu’il n’y avait pas eu non plus de files d’attente … et ainsi de suite.
Tout s’était passé de façon très harmonieuse, comme par enchantement.
Nous aurions pu passer à côté de ces multiples petites « bénédictions », mais nous avons suivi le conseil des Américains qui suggèrent de les compter: « Count your blessings » et grâce à cela, notre voyage a changé de ligue. D’un simple voyage nous avons fait un super voyage où tout s’était aligné par magie.
Et vous ? Quand avez-vous compté vos bénédictions pour transformer votre expérience expérience magique ?
*comptez vos bénédictions