Mes yeux
On dit que les yeux sont les fenêtres vers l’âme.
A Rome, en regardant un pin parasol majestueux contre le ciel bleu ensoleillé j’ai l’oeil humide, tellement je trouve cela beau. Mon oeil pétille en voyant arriver un verre de prosecco bien frappé. Et j’ai systématiquement la larme au coin de l’oeil en admirant l’immensité de la Basilique Saint Pierre.
Quand mes yeux me parlent ainsi, je sais que je suis touchée. C’est mon âme qui me parle, quand mon cerveau, lui est toujours en train de faire du tourisme. Dans ces moments magiques je déconnecte mon cerveau afin de profiter de ces petits instants de bonheur.
Quand vos yeux vous ont-ils parlé la dernière fois ? Vous les avez écoutés ? Si oui, vous êtes capable de retrouver les choses qui vous touchent profondément à volonté – au lieu de marcher à la surface de votre vie.
Le homard
La vie d’un homard ne m’a pas particulièrement intéressé, si cela n’impliquait pas son arrivée dans mon assiette. Mais voici ce que j’ai appris pendant les fêtes :
Les homards – comme nous tous – naissent petits et grandissent tout le long de leur vie. Or, leur carapace ne grandit pas. Il faut que la pauvre bête se débarrasse de son costume devenu trop petit pour pouvoir se fabriquer un nouveau.
Vous imaginez le boulot pour sortir de cette armure ? – et sa vulnérabilité quand il est tout nu ? Par pudeur, et surtout pour sa survie, il se cache sous un rocher, se débarrasse douloureusement de sa carapace et puis attend patiemment la pousse de la nouvelle avant de pouvoir ressortir vêtu d’un costume tout neuf – et surtout plus grand.
Maintenant imaginez-vous que notre homard soit un homme qui n’a pas envie de souffrir ou de s’exposer au danger. Il irait chez le médecin pour demander des antidouleurs … et il resterait petit et coincé dans son costume qui ne lui convient plus.
En entendant cette histoire, je n’ai pu m’empêcher de penser à tous ceux qui évitent à tout prix les conflits, les brouilles et autre chaos qui pourraient être difficiles. Mais si nous en avions besoin pour pouvoir muer ?
Quel chaos mériterait que vous le viviez, afin de passer au prochain stade ?
Jeter l’ancre
L’été dernier nous avons installé notre fils à Montréal pour ses études. Ne connaissant pas la ville, nous avons – un peu au hasard – choisi un logement dans un quartier résidentiel : Outremont. Nous avons découvert ce dernier à coup de balades, de petits cafés et apéros. Nous nous y sentions bien.
Puis, pour nous rapprocher d’amis, nous avons changé de quartier et je n’ai jamais su l’apprécier autant.
De même quand j’arrive dans une station balnéaire ou dans un café parisien. La première table où le café a été servi, sera toujours une table « spéciale ». C’est l’endroit où j’ai jeté mon ancre.
Tout ceci est également vrai en coaching ou psychanalyse. La façon dont nous avons découvert, vécu ou ressenti un événement la première fois, devient le point d’ancrage pour le futur. Si la première fois que je suis tombée à l’eau, elle a été froide, cela devient l’expérience ancrée chez moi. Je ne risque pas de me jeter à l’eau de gaité de cœur la prochaine fois !
Et vous, pour cette année 2017 ? Auriez-vous besoin de lever l’ancre de certaines de vos expériences et comportements pour la jeter un peu plus loin ? – dans des eaux certes inconnues, mais peut-être plus douces ?
Bonnée année !
Paroles d’un croyant de Lamennais
Un homme voyageait dans la montagne. Il arriva devant un gros rocher qui bloquait le chemin. Pas moyen de passer.
Après avoir essayé en vain de bouger la pierre, il s’assit plein de tristesse et se dit : que va-t-il m’arriver lorsque la nuit viendra, sans nourriture, sans abri, sans aucune défense, à l’heure où les bêtes féroces sortent pour chercher leur proie ?
Un autre voyageur survint mais fut tout aussi incapable de bouger la pierre. Plusieurs autres arrivèrent ensuite mais aucun ne put bouger le rocher et leur crainte était grande.
L’un d’eux s’adressa au groupe: mes frères, ce qu’aucun de nous n’a pu faire seul, qui sait si nous ne le ferons pas tous ensemble ? Ils se levèrent, et tous ensemble poussèrent le rocher. Le rocher céda, et ils reprirent leur route en paix.
Le voyageur c’est l’homme, le voyage c’est la vie et le rocher, ce sont les obstacles que nous rencontrons pendant notre vie. Aucun homme ne saurait soulever seul ce rocher ; mais la vie en a mesuré le poids de manière qu’il n’arrête jamais ceux qui voyagent ensemble.
Pour la fête de l’amour en cette fin d’année je vous souhaite un joyeux Noel entouré des personnes qui voyagent avec vous.
La sérendipité
La sérendipité est un de mes mots favoris. Sommairement traduit par « heureux hasard », il a fait son entrée dans le petit Larousse seulement en 2012.
Selon internet, la sérendipité » est le fait de réaliser une découverte scientifique ou une invention technique de façon inattendue à la suite d’un concours de circonstances fortuit et très souvent dans le cadre d’une recherche concernant un autre sujet. »
La sérendipité est le fait de « trouver autre chose que ce que l’on cherchait », comme Christophe Colomb cherchant la route de l’Ouest vers les Indes, et découvrant un continent inconnu des Européens. Parmi les nombreux exemples de découvertes et inventions liées au hasard, on peut citer : la pénicilline, le Post-it ou encore le téflon.
Le secret de ce procédé est de rester ouvert à une découverte « différente ». Imaginez si Flemming avait jeté sa découverte à la poubelle parce que la pénicilline n’était pas le but de sa recherche ?!?
Et vous ? Voyez-vous l’inattendu comme une erreur ou bien comme une opportunité nouvelle ?