Boulimie quand tu me tiens …
Je fais un footing en écoutant un livre grâce à mes écouteurs. Je prends un avion en apprenant de nouveaux outils grâce à mon Kindle. Je passe mon temps à imbriquer mes activités professionnelles, familiales et personnelles façon tétris, pour toujours faire plus, plus vite, en parallèle.
Bref, je suis souvent d’une efficacité redoutable et la boulimie entraine la boulimie.
Mais que se passe-t-il quand le bruit s’arrête ?
Lors de mes 6 semaines de randonnée cet été, je n’ai fait que mettre un pied devant l’autre. Pas d’écouteurs. Le silence alentour. Le silence dedans.
Piqueniquer seule. Vue sur la mer. Pas de livre. Pas de conversation. – Alors, même une boite de thon change de saveur.
Ayant goûté à cette mono-activité (et ce thon), me donne envie d’être plus présente à ce que je fais au quotidien.
Et vous ? A quoi avez-vous envie de vous consacrer exclusivement sans vous laisser déborder par votre propre boulimie ?
Dit, c’est dit
Quand l’été approche, les magazines grouillent de régimes amincissants, cures de désintoxication et autre exercices gainants.
Les lecteurs se jettent tête baissée dans la pratique proposée, désenchantent et abandonnent. Souvent parce qu’ils ont pris des engagements trop ambitieux.
Les moines tibétains ont solutionné ce problème autrement. Quand ils prennent leurs vœux, ils prennent ceux qu’ils se sentent capables de tenir. En revanche, une fois engagés, ils ne peuvent plus les changer.
Même topo pour les résolutions de la nouvelle année. Prenons-nous celles que nous sommes capables de tenir ? Sommes-nous petit joueurs ?
Et vous ? Quel engagement à votre mesure avez-vous envie de prendre ?
Le chemin qui conte
Je fonctionne toujours à peu près de la même manière lorsqu’il s’agit d’écrire une bulle de bonheur : je cherche une idée, je trouve un angle de réflexion, j’écris.
Cet été j’ai fonctionné à l’envers. Je m’asseyais chaque soir avec pour but d’écrire un chapitre pour un Conte que j’imaginais au fur et à mesure.
Je ne savais pas le matin ce que j’allais écrire le soir et ce qui allait arriver à mes personnages.
Devant mon clavier, j’observais les images qui me venaient et je les décrivais. Parfois, des idées saugrenues surgissaient.
D’autres fois, je riais toute seule. Je me demandais d’où venaient ces bulles qui semblaient sortir de nulle part.
Cette source d’histoires qui ne demandent qu’à couler a toujours été là. Inexploitée. Couverte de bruits en tous genres.
Cet été je m’y suis abreuvée pour la première fois.
Et vous? Prenez-vous le temps d’écouter les histoires tapies au fond de vous ? Qu’y a-t-il en vous qui ne demande qu’à être écouté ?
Compter pour du beurre
Mes origines allemandes sont souvent mon excuse pour être à cheval sur l’horaire. Être en retard m’est insupportable, raison pour laquelle je poirote souvent en attendant mon RDV.
Mon défi est que j’attends la même chose des autres. Quand on me fait attendre, j’ai l’impression de ne pas être respectée.
Et là, toute raison me quitte. Je fais mon calimero et je me sens misérable. Je deviens inconsolable.
Avant, je gardais ce sentiment en moi et il me rongeait douloureusement. Maintenant, je l’exprime et je dis ceci : “j’ai l’impression de compter pour du beurre”. L’avantage est que je ne fais plus la tête. J’ai dit ce que j’avais sur le cœur et cela permet à l’autre de me donner une explication que je peux toujours comprendre.
Tout le monde y trouve son compte. Et moi je peux passer à autre chose.
Et vous ? Que devriez-vous extérioriser pour pouvoir passer à autre chose ?
Arc en ciel
« La vie est une salope » – râle ma copine furieuse. Quand je pense que ma vie est sur les rails, que tout va bien, que je profite et que je suis heureuse, c’est à ce moment précis qu’il m’arrive un pépin. – C’est à chaque fois la même chose ! – rouspète-t-elle.
Je me tais et la laisse fulminer. J’ai fait la même observation. Quand tous les voyants sont au vert et je surfe sur une vague de bonheur, un facteur extérieur semble me ramener sur terre. D’ailleurs je me suis souvent dit que c’était probablement une bonne chose, car cela m’évitait de prendre la grosse tête.
Un proverbe qui m’a été envoyé grâce aux « poèmes volants » illustre bien plus joliment mes propres idées :
« La vie est comme un arc-en-ciel : il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs. »
Si tout était toujours bonheur ? Pourriez-vous apprécier à sa juste valeur ce qui vous arrive ? – C’est la pluie qui donne naissance à l’arc en ciel. Alors ne rouspétons pas. Allons voir ce que cette pluie fait naître. Un peu plus tard.