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Les vents et la voilure

 

« Vous ne pouvez pas changer la direction du vent –
mais vous pouvez ajuster votre voilure  »
– Aristote

 

 

 

 

Les participants de mes cours de négociation se plaignent souvent que dans les grandes entreprises, les négociations ne sont pas honnêtes et qu’un jeu politique les empêche de pratiquer le gagnant-gagnant.

 

 

Je réponds qu’ils peuvent se lamenter sur leur sort – et perdre leur temps ou bien tout faire à leur niveau pour négocier avec brio. Leurs actions cumulées constitueront alors une contribution significative.

 

 

Il y a toujours deux attitudes possibles: je me focalise sur ce que je ne peux pas changer ou je concentre toute mon énergie sur ce que je peux faire.

 

 

Et vous, avez-vous déjà essayé de changer le vent avant de regarder comment changer la voilure ?  Au plaisir de lire vos histoires dans un commentaire ci-dessous !

 

 



Le coût du zéro

Un petit voyage dans le temps en compagnie du zéro nous ramène vers le 3e siècle après J.-C. Ce sont les Babyloniens qui vont les premiers utiliser le zéro, pas comme nombre, ni même comme chiffre, mais en qualité de « marqueur », pour indiquer une absence.

 

 

Par exemple, si l’on voulait transposer le nombre 507 par écrit, on écrivait 5 7 ; il y avait 5 centaines, aucune dizaine et sept unités. Pour se rappeler cette absence et éviter une confusion avec le nombre 57, les scribes – et non les mathématiciens –  inventèrent un marquage prenant la forme d’un double chevron pour signifier cette absence. Le zéro était né.

 

 

Au 9e siècle, les Arabes emprunteront aux Indiens le zéro, le mot sunya devenant sifr. Et ce ne sera finalement qu’au 12e siècle que le nombre arrivera en Occident, le mot devenant zefiro pour devenir zéro à la fin du 15e siècle.

 

 

Les Grecs, peuple pourtant mathématicien, ont rejeté le zéro pour ces raisons. Le vide n’existant pas selon Aristote, le nommer est sans intérêt, voire faux. Aujourd’hui, nous devons donner raison au vieil Aristote. Quand nous pensons que quelque chose est offert, gratuit et coûte donc zéro, nous nous trompons sérieusement. C’est comme il l’avait prévu : tout bonnement faux. Et voici pourquoi :

 

 

1) Est-ce que vous achèteriez un petit calepin à 50 centimes ? Ce n’est vraiment pas beaucoup d’argent, mais vous n’en avez pas besoin.
2) Et achèteriez-vous le calepin qui a été discounté de 50 centimes à 2 centimes ? Très probable – sous condition quil vous intéresse vraiment.
3) Et si ce calpin était disponible gratuitement ? Alors là –  même s’il ne vous intéressait pas encore 2 minutes plus tôt – vous auriez du mal à ne pas le ramener à la maison.

 

 
Nous tombons facilement dans les pièges qui nous sont tendus et nous nous retrouvons avec un anorak pour notre chérubin d’une couleur douteuse, simplement parce qu’il était vendu avec les gants et le bonnet « gratuits ».

 

 
Quand vous allez au supermarché faire vos courses, des présentateurs vous proposent des dégustations « gratuites ». Fuyez !!! Car une fois le produit avalé le principe de la réciprocité entre en jeu et il y a des bonnes chances que vous achetiez le produit en question, et ceci même si vous ne l’aimez pas particulièrement. Coût « zéro » ? – absolument pas.

 
A en être conscient avant de tomber dans le prochain piège !

 

 

Extrait du livre « L’influence » dans la collection Histoires du Soir pour Business(wo)men débordés.