by Gundula Welti
14 Jan 2012
Je rentre à la maison et au lieu de dire bonjour aux enfants, je lance un tonitruant : « c’est quoi ce BAZAR dans l’entrée ?! » – Est-ce que mes enfants ont envie d’expliquer pourquoi cet amas de vêtements se trouve dans l’entrée ou est-ce qu’ils ont envie de passer directement à la contre-attaque ? – Vous l’aurez deviné. Nous nous engageons dans une spirale infernale.
En revanche, si en rentrant, je lance un « il y a 2 jeans, 2 paires de baskets et 2 manteaux par terre en bas de l’escalier ! » – Là ils ont la possibilité de répondre et de s’expliquer. Ils peuvent répondre : « Désolés maman, nous sommes rentrés sous la pluie battante, nous ne voulions pas monter nos vêtement mouillés dans les chambres, on a cru bien faire en les laissant en bas. Nous avons tous les deux filé prendre une douche bien chaude pour ne pas attraper froid – et nous avons oublié nos affaires en bas ! »
Quand vous jugez l’autre partie, elle n’a pas d’autre issue que de se défendre. Et vous voilà engagés dans un bras de fer ou vous passez d’accusation en accusation et où le ton monte inévitablement.
Observer n’est pas facile. Car moi-même, je pensais que dire « c’est le bazar dans l’entrée » était une simple observation. Car selon mon système de valeur c’est le cas. Or, c’est un jugement de ma part. Une observation aurait été de dire : « il y a 2 jeans, 2 paires de baskets et 2 manteaux par terre ». Dans mon monde à moi, ceci représente du bazar. C’est mon jugement très personnel du bazar. Mes enfants (et ils ne sont pas les seuls) ne jugeraient peut-être pas ceci comme du bazar, mais tout au plus comme un léger désordre ! Et c’est pourquoi ils vont se sentir agressés par mon jugement et passer à la contre-attaque.
La différence entre observer et juger est souvent très subtile, voire difficilement perceptible. Et vous aurez besoin d’un entrainement certain pour arrêter de juger et commencer à observer de façon neutre.
Observer est neutre. C’est ce que le viseur de votre caméra peut voir. C’est mesurable et concret. Et l’observation sera la même pour tous les gens qui regardent la scène, peu importe leur opinion personnelle.
Savoir reconnaître la différence entre observer et juger est fondamental dans toute communication. Même si je ne suis pas satisfaite de ce que je vois, si je ne fais que partager mes observations sans critère de jugement, je donne la possibilité à l’autre partie d’expliquer sans se sentir agressée.
Prenez le temps d’écouter vos propres paroles. Quand vous vous adressez à quelqu’un, faites-vous part d’une observation auquel cas il peut s’expliquer en toute tranquillité ou jugez-vous la situation ?
A méditer – Recette à appliquer au bureau, à la maison, avec les adultes et les enfants ! Bonne communication !
(Article basé sur les travaux de Thomas d’Ansembourg sur « La Communication NonViolente » ou CNV)