Ils nous écoutent
06 Juin 2020

« Walter, mon fils de 15 ans, joue au hockey sur gazon et il n’était pas du tout satisfait de son poste de défense arrière. Il était convaincu être un excellent milieu de terrain, poste auquel il pourrait construire l’attaque.
Je lui ai suggéré d’écrire à ses entraîneurs pour partager ses idées au lieu d’accumuler ses frustrations en les gardant pour lui.
Je suis presque tombée de ma chaise quand mon fils m’a demandé de relire son brouillon. Il me dit qu’il avait utilisé le modèle DESC (Description – Effet – Solution- Conclusion) que je lui avais enseigné suite à un cours de management un an auparavant : Il l’avait appliqué à la perfection !
Ses entraîneurs le remercièrent pour sa franchise, le rassurèrent quant à ses qualités et commencèrent à le faire avancer sur le terrain ! »
Comme Malcolm, nous pensons souvent que ce que nous partageons avec nos teenagers n’a aucun effet sur eux mais, en réalité, ils ont juste besoin d’un terrain d’application.
Et vous ? Avez-vous vu vos enfants utiliser les outils que vous leur avez transmis ?
« Avez-vous vu vos enfants utiliser les outils que vous leur avez transmis ? « : OUI et de la plus belle façon: en osant me critiquer, moi leur père (!), avec des arguments bien sentis et sur un ton… très acceptable… ou pas ! Ils peuvent le faire car ils ont intégré mon amour inconditionnel et donc ma capacité à entendre ce qui pourrait (me) fâcher, surtout si le milieu familial leur a en plus donné la possibilité d’une argumentation scientifique se tenant à distance d’une rhétorique dont le seul but est de gagner sur son adversaire et non de faire émerger la vérité !
Mais de plus en plus je découvre l’importance de ma parole sur mes petits enfants qui me ressorte des propos tenus six mois plus tôt… L’une des raisons peut provenir du fait que les grands parents occupent un juste milieu par rapport aux parents et procurent ainsi un discours de rechange par rapport aux parents.
Il y a quelques temps devant leur difficulté à progresser au tennis (sport complexe), je leur avais cité Nietzsche joyeusement: « à l’école de guerre de la vie, ce qui ne me tue pas me rend fort »: phrase qu’ils répétaient joyeusement. Puis récemment l’ainé en train de courser son frère pour le taper, laisse entendre que « tout ce qui ne tue pas son frère le rend plus fort » !
Retenons une chose: l’effet d’après coup des propos que nous tenons aux enfants: ils peuvent infuser pendant des années avant de ressortir sous des figures que l’on n’attendait pas forcément: « qu’on dise (énonciation) se cache derrière ce qui se dit (énoncé) dans ce qui s’entends (traduction du receveur) » Lacan.