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Prenez la décision

23 Mai 2020

Nombreux sont mes clients qui hésitent à prendre une décision. Ils pèsent le pour et le contre, regardent les options, demandent conseil, échafaudent un plan B, reviennent sur leur premier choix, hésitent encore.

Je leur répète ce qu’on m’a enseigné : “prenez une décision et faites en sorte qu’elle soit bonne !”

Qu’est-ce que cela change, me direz-vous ? C’est votre attitude qui change : quand vous aurez décidé que votre décision est la bonne – parce que vous l’avez prise comme cela – vous allez tout faire pour confirmer qu’elle l’est.

Toutes les facettes de votre décision ont potentiellement un pour et un contre. Mais vous, vous n’allez regarder que le côté pour. Vous allez confirmer votre bon choix.

Essayez ! Prenez une décision avec la ferme intention de la rendre bonne. Et donnez-moi de vos nouvelles.

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Gundula Welti

Comments

  1. Patrick Bourg Says: mai 24, 2020 at 12:27

    Une décision a t-elle à voir avec la morale c’est à dire d’être bonne ou mauvaise ?
    Une décision est. Elle est pleinement une décision quand elle est le fruit d’un choix parmi un ensemble d’éléments. Décider c’est donc choisir parmi le pluriel et le multiple.C’est aussi accepter de perdre ce qu’on n’a pas choisit.
    La décision implique donc deux types d’élément: pluralité des éléments permettant d’avoir le choix et capacité à perdre le non choisi.

    C’est d’ailleurs pour ça que la définition analytique de la névrose repose sur l’incapacité même à pouvoir choisir.
    C’est ainsi que dans la névrose obsessionnelle, c’est le choix même qui est impossible et avant tout parce qu’une idée totalitaire unique impose sa dictature et élimine la possibilité même du choix. À cela se superpose le complexe de castration, car choisir c’est accepter de perdre au cas où on n’aurait pas fait le ‘bon’ choix.
    Quant au psychotique, son choix est problématique tant il est coupé des réalités extérieures.

    « C’est votre attitude qui change : quand vous aurez décidé que votre décision est la bonne – parce que vous l’avez prise comme cela « : qu’est-ce qu’une bonne décision ?
    Deux réponses suivant qu’on est dans le synthétique ou l’analytique:
    – Synthétique si ce qui qualifie la ‘bonne’ ou ‘mauvaise’ décision se situe dans le contenu de la décision, sa nature. Par exemple, vendre une action dont on pense que le cours en bourse va diminuer à terme.
    – Analytique si c’est l’acte de décider lui-même (indépendamment de ce qui est décidé) qui est ‘bon’ ou ‘mauvais’: de ce point de vue, on pourrait dire que toute décision authentique est bonne car elle permet l’action, car elle permet d’ « exister en acte » (et éventuellement sa correction si la décision ne s’avérait pas la plus pertinente à l’épreuve des faits).
    Une mauvaise décision (au sens analytique) ne serait pas une décision douteuse quand à son contenu mais une pseudo-décision c’est à dire ce que les analystes appellent un « acting-out », un passage à l’acte pour couper court à l’angoisse insoutenable qu’impose le temps de la réflexion avant de décider: on se souvient ainsi de ces soldats pendant la guerre de 14-18 qui ‘décidaient’ (à l’insu de leur plein gré) de sortir de leur tranchée (pour échapper à l’angoisse d’une attente insoutenable) et partaient à l’assaut de l’ennemi; et qui bien évidement se faisaient immédiatement tuer.
    Notre inconscient est sans doute le véritable ennemi de nos (in)décisions… car alors c’est la décision qui vous prends et non l’inverse !

    «  “prenez une décision et faites en sorte qu’elle soit bonne !”: même si on comprends l’esprit dans lequel ce propos peut être pertinent, il est potentiellement dangereux dans le sens où il peut conduire à l’aveuglement. Soit que cela conduise à l’entêtement: par refus de la réponse de l’épreuve des faits résultant de l’action inhérente à la décision, soit par l’incitation à la fraude (chez certains scientifique, par exemple).

    «  vous allez tout faire pour confirmer qu’elle l’est »: cela est positif si la réalisation de la décision dépends avant de la qualité de mon action pour y arriver (cf. La « virtù » de Machiavel). Par contre, cela est négatif si cela dépends avant tout d’éléments extérieurs (la « Fortuna » de Machiavel) sur lesquels je n’ai pas de réelles possibilités d’intervention.

    C’est sans doute la démarche scientifique qui offre la meilleure réponse: on choisit une hypothèse qui parait la plus plausible, et on l’expérimente avec l’idée de modifier sa théorie à l’épreuve de cette vérification expérimentale. Alors la bonne décision s’avère être la décision qui passe à l’acte avec l’idée de vérifier la pertinence des théories qui ont présidées à cette décision.
    Je fais du ski de randonnée depuis longtemps avec un ami géologue: il a une grande « virtù » de « fast decisioner »: quand il se trompe, il se trompe vite et corrige donc vite; plus vite qu’un autre copain (alpiniste chevronné) médecin et obsessionnel qui ne se trompera peut être pas mais mettra un tel temps à décider que ce retard pourrait s’avérer plus dangereux qu’une erreur d’itinéraire…

    Le confinement était il une bonne décision par rapport à la Covid19 ? On n’aura probablement la réponse à cette question que dans quelques années, car on ne sait pas ce que notre principe de précaution va engendrer: crise économique pire le virus lui-même ou incidence modeste sur la mortalité lissée sur quelques années (le virus n’ayant fait qu’avancer et anticiper le décès de sujets avec d’importantes co-morbidités) ???
    On remarquera que la logique politicienne est de toujours confirmer leurs hypothèses… même quand elles sont erronées !

    La décision peut être revisité à l’aune de Machiavel et de sa « virtù »:
    « Là où défaille la ‘virtù’ des hommes, la ‘fortuna’ porte ses coups les plus efficaces ».
    « Je juge qu’il peut être vrai que la ‘fortuna’ soit l’arbitre de la moitié de nos actions, mais aussi que l’autre moitié, ou à peu près, elle nous la laisse gouverner »
    Pour Machiavel la « virtù » est plus que la vertu au sens classique: le terme virtù inclut l’orgueil, la bravoure, l’humanisme civique, la force et une quantité d’impitoyable. La virtù chez Machiavel se réfère aux attributs du héros épique : la valeur, la ruse, le talent, le caractère: d’où la raison d’état et la Realpolitik.

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