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Faire plaisir

 

 

Sonia, notre professeur de claquettes, passe devant un homme qu’elle salue d’un discret « Bonjour Monsieur ! » L’homme lui répond doucement « Bonjour Sonia » !

 
claqtapSurprise, Sonia se retourne et scrute le visage de l’inconnu. La couleur des cheveux a changé mais le visage est resté jeune. Un visage qu’elle n’a pas revu depuis 30 ans.

 

C’est bien lui, Claude. Il a été son professeur de claquettes. Il a aussi été dans le jury qui lui a décerné son étoile d’or. Il a ensuite été son partenaire de danse pendant plusieurs années !

 

Sonia est prise par l’émotion. Les larmes aux yeux, elle nous raconte ses souvenirs. Toute notre classe est transportée par le bonheur de notre professeur.

 

Nous vivons cela grâce à Nicole. Elle fait partie de notre cours et elle danse aussi avec Claude. C’est elle qui a eu l’idée d’organiser cette rencontre surprise. Elle voulait faire 2 heureux. Elle en a fait 12.

 

Faire plaisir est souvent simple. Encore faut-il y penser et prendre le temps de le faire.

 

A qui avez-vous envie de faire plaisir ? Et si vous le faisiez ?

 

 



Les sentiments et les besoins

Mon mari et moi avons pour habitude de courir ensemble le dimanche. Quand nous partons de la maison pour rejoindre le chemin vers la forêt voisine j’adapte ma foulée à la foulée de mon mari. Je prends son rythme. Cela se fait inconsciemment et je ne me rends compte de cela qu’une fois que c’est fait.

A ce moment-là,  il faut que je fasse un réel effort pour retrouver ma foulée à moi qui est légèrement plus longue et donc plus lente que la sienne. Depuis cette découverte,  je me suis rendue compte que je fais la même chose dans pleines de domaines de la vie et je vous explique comment et pourquoi.

L’homo civilisatus vit en groupe. Nous sommes entourés de gens autant au bureau qu’à la maison, dans le métro et quand nous faisons du sport. Et nous nous « adaptons » aux autres, parce que nous avons envie, parce que cela « se fait », parce que c’est la coutume, parce que nous avons toujours fait comme cela ou encore parce que l’autre doit savoir, car après tout, il est l’expert dans le domaine.

Or, cette adaptation nous coûte 1) un effort et 2) nous éloigne de nos propres besoins. A court terme et comme cas isolé ceci n’a peut-être aucune incidence et l’effort fourni est négligeable. En revanche à long terme nous sommes frustrés d’avoir abandonné nos propres besoins afin de « faire plaisir » ou de « nous plier » à quelqu’un d’autre et l’effort fourni devient gigantesque, voire insurmontable et cela souvent de manière totalement inconsciente.

Nous sommes peut-être non seulement frustrés, mais outrés, en colère, tristes, déprimés et que sais-je d’autre. Notre frustration explosera sous forme de colère ou de dépression et de façon exponentielle à un moment inopportun ou surprenant pour des raisons incompréhensibles pour l’entourage.

Si en revanche, nous sommes à l’écoute de nos besoins, nous pouvons « ajuster notre foulée » ou nous comporter ou de vivre de façon qui corresponde à nos propres besoins.

Mais comment est-ce que je sais alors ce dont j’ai besoin ? – Bonne question. La plupart des gens sont d’ailleurs incapables d’exprimer leurs vrais besoins. Ils sont éduqués et conditionnés avec des « il faut ». Ils mettent alors leurs propres besoin de côté et font ce qu’il faut ou convient de faire.

Il y a une manière simple pour découvrir vos besoins : vous observez de façon très attentive les sentiments qui vous habitent !

Dans mon cas du footing, je me rends compte que quelque chose ne va pas. Je pourrais arrêter ma réflexion là et me forcer de continuer ma course en arrivant essoufflée et en reprochant à mon mari qu’il court trop vite pour moi et qu’il pourrait quand même faire attention à mon rythme.

Mais, ce n’est pas ce que je fais. Je scrute mes sentiments et émotions : Je me sens mal à l’aise. Je me sens dépassée, épuisée, frustrée et que sais-je d’autre ? De voir et pouvoir nommer les sentiments négatifs qui m’habitent, correspond à un warning rouge qui clignote. C’est comme dans une voiture : je peux ignorer la loupiotte qui clignote en rouge qui m’indique qu’il faut mettre de l’huile ou je peux prendre ce warning au sérieux et m’occuper de mon niveau d’huile.

Pour rester avec l’image de la voiture, vous ne pouvez pas – à l’œil nu – constater que le niveau d’huile est bas. La même chose est vraie pour vos besoins. Vous ne pouvez pas les deviner sans qu’un sentiment désagréable vous indique que quelque chose ne va pas.

De s’écouter et exprimer ses sentiments n’est pas de l’égoïsme. C’est une hygiène de vie qui s’apprend. A vos tableaux de bords ! Y a-t-il des voyants allumés ? Occupez-vous en avant qu’ils ne s’occupent de vous !

(Article basé sur les travaux de Thomas d’Ansembourg sur « La Communication NonViolente »  ou CNV)